Enfanter le monde
Ce soir là, lorsque j ai entendu sonner le téléphone, j ai su que l'attente de ces derniers jours prenait fin. J'ai pris le temps de me changer, de manger, de vérifier une dernière fois mon matériel.
Je n'ai pas attendu longtemps ensuite "tu peux partir Laurianne". J'ai embrassé ma fille, mon mari, et je suis sortie. Dehors, je me suis enfoncée dans une brume cotonneuse, silencieuse. C'était comme si la forêt avait chuchoté aux arbres de taire le bruissement de leurs feuilles